Des Fiers Marchaflos

Des Fiers Marchaflos Berger de Beauce

Berger de Beauce

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Notre
participation au Golden Trophy de Liège a scellé la complicité qui nous unit
sur un  ring d’expo, j’y suis concentrée,
elle est attentive et c’est une joie de la présenter et de mettre en valeur ses
qualités naturelles. Sa joie lui donne
un fouet gai en mouvement, j’espère que ce qui représente à mes yeux un gage
de  stabilité de caractère et de la détente
qu’exprime un chien bien dans ses pattes ne lui nuira pas.





Il est à
noter un étrange paradoxe, le standard nous donne des lignes de conduite et
dans ce dernier, il est noté que le fouet doit former un J en statique (pas de
souci jusque là, c’est très naturel chez 
mes beaucerons, si peu qu’ils soient attentifs à quelque chose qu’ils
voient au loin, automatiquement, la queue redescend et vient se placer en J) et
ne doit pas dépasser la ligne du dos en mouvement (là, c’est plus compliqué, je
dois avoir des chiens « trop » zens car ils ont tendance à remonter
leur queue un peu plus haut, tout heureux qu’ils sont de bouger).  Mais le paradoxe est qu’une grande majorité des beaucerons ont la
queue entre les pattes, quand ce n’est pas carrément sous le ventre, le beauce
ne doit-il pas être sage et hardi ?  
 Donc, je m’insurge contre les
jugements mettant en valeur des chiens certes beaux mais quid du bon ?



 



 



Quid de
l’équilibre caractériel qui sera le garant de la qualité de vie des chiens et
de la qualité de vie de la famille qui va les accueillir ? Quid des
attentes du maître  sportif qui veut
aller courir avec son chien mais n’y parvient pas car ce dernier a peur de tout
ce qu’il ne connait pas et se jetterait sous les voitures car il est en
panique complète à cause d’un bruit anormal?   J’espère qu’à l’avenir les jugements
privilégieront des chiens biens dans leurs ergots, posés mais dynamiques, des
chiens qui participent à et non subissent la vie…



 



Il en est de même dans bien d’autres races et
cela m’amène à dire que dès que la mode se saisit d’une race de chien, elle
cause bien des dégâts dans ces races.  Le
beauceron n’est pas encore vraiment à la mode mais il a déjà subi les méfaits
d’une sélection axée sur la morphologie (avec des dérives telles que l’on se
demandait si l’on avait affaire réellement 
à un beauceron ou à un croisement de bull terrier tant le stop avait
disparu au profit d’un chien au museau busqué), sur un certain type de chien
reproduit en croisement consanguin fort serré pour fixer certaines
caractéristiques mais en occultant le danger que représentait cette
consanguinité pour la stabilité du caractère, la résistance au stress, la perte
de fond et donc toutes les qualités qui faisaient que ce chien savait s’imposer
à un troupeau de vaches ou à un agresseur,  passait les
barrages de l’HA sans se décourager.  On
a voulu que Mr et Mme tout le monde puisse avoir un beauceron au bout de la
laisse ou dans le jardin, pour flatter certains égos mis en valeur par ce beau
et grand chien ou pour donner un sentiment de sécurité à ces propriétaires.  Mettrait-on un malinois dans toutes les mains ?  Assurément non donc pourquoi vouloir le  faire avec un beauceron ?


Je plaide pour une sélection orientée vers
des chiens capables de travailler et pourtant adaptés à la vie de famille, c’est
d’ailleurs une des très grandes qualités de cette race : son adaptabilité, sa
capacité de se donner à fond en extérieur et au travail mais sa capacité à
s’intégrer calmement dans une meute humaine et prendre sa place à l’intérieur
sans créer de  mini tornade (du moins
après ses deux premières années durant lesquelles il a tendance à faire des
bêtises, il se calme et se pose ensuite).